Comme le souligne le Professeur Leveneur dans son mot d’introduction, le Master 2 Droit privé général s’inscrit dans une longue histoire, intrinsèquement liée à celle du doctorat.

Pendant longtemps, le « Master » n’était pas un grade universitaire : il n’apparaît tel qu’on le connaît aujourd’hui que dans les années 2000. Il est l’ancêtre du DEA de Droit privé général et, avant lui, du DES éponyme.

C’est un décret du 2 mai 1925 qui vient créer le Diplôme d’Etude Supérieur. Il constitue la première année de doctorat en droit, sanctionnant les examens exigés pour obtenir le grade de docteur depuis la loi du 22 Ventôse an XII. Le docteur doit obtenir deux DES pour valider ce grade. En tout, 6 sont créés, portant sur l’histoire du droit, le droit public, les sciences économiques et le droit privé, les sciences criminelles et les sciences politiques.

Le DES de droit privé, à la différence des autres DES, se subdivise en trois mentions distinctes : droit notarial, droit des affaires et droit privé général.

Après les événements de mai 1968, un décret du 27 février 1973, en application de l’article 20 bis de la loi du 12 novembre 1968 d’orientation de l’enseignement supérieur (dite « loi Faure »), fixe une nouvelle liste des grades universitaires et remplace le DES par un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA), doublé rapidement par un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS).

L’ancien DES de droit privé éclate alors en trois DEA distincts, selon chacune de ses mentions. Le DEA de droit privé général voit le jour.  Mais il ne s’agit pas d’un grade universitaire : il constitue encore la première année de thèse et a pour objet l’approfondissement des connaissances ainsi qu’une initiation à la recherche.

Sa structure est la même que celle de l’ancien DES et que celle d’aujourd’hui : il comprend deux épreuves écrites (ou une épreuve écrite et un mémoire) – dont l’une porte impérativement sur le droit des obligations et des biens -, un exposé discussion et deux épreuves orales. La base civiliste est la marque de ce diplôme, mais le choix des autres matières va progressivement s’étoffer.

Le mémoire deviendra par ailleurs obligatoire (art. 16 de l’arrêté du 30 mars 1992).

Finalement, dans un dernier temps, le DEA va s’autonomiser du doctorat. Le décret du 30 aout 1999 créé le grade universitaire de « master », délivré à tous les étudiants titulaires d’un DEA ou d’un DESS.

La réforme LMD achève la transformation en introduisant la figure du « Master à finalité de recherche » (art. 2 de l’arrêté du 25 avril 2002), coexistant avec le DEA, avant qu’un arrêté du 7 aout 2006 relatif à la formation doctorale supprime cette appellation. Le Master devient totalement autonome et constitue un diplôme de second cycle, distinct du doctorat de 3ème cycle.